L’amélioration des connaissances à propos des habitats et des espèces d’intérêt communautaire du site Natura 2000 de la Vallée de la Gartempe fait partie des objectifs présents dans le DOCOB.
Cet objectif se traduit par la mise en œuvre de suivis scientifiques et techniques afin d’évaluer qualitativement et quantitativement l’état de conservation des habitats et des populations d’espèces d’intérêt communautaire.
Les résultats de ces suivis permettent ensuite de choisir des mesures de gestion adaptées pour conserver ces habitats et espèces puis de les valider ou de les réorienter en fonction des impacts qu’elles génèrent sur l’évolution de leur état de conservation.
Sur le site Natura 2000 de la Vallée de la Gartempe, de nombreux suivis scientifiques sont réalisés chaque année par le CEN Nouvelle-Aquitaine en partenariat avec les associations naturalistes locales qui sont la plupart du temps à l’initiative de ces études. En voici quelques exemples.
Suivi des gîtes de reproduction et d’hibernation des chauves-souris
Le suivi des 5 espèces de chauves-souris d’intérêt communautaire du site Natura 2000 se fait tous les ans à deux saisons de l’année.
En été, les suivis concernent les gîtes de reproduction dans lesquelles les femelles viennent mettre au monde leur unique petit et l’élever au sein de la colonie. Ces colonies utilisent régulièrement les combles des vieux bâtiments tels que les églises, chapelles, châteaux, moulins, etc. qui répondent à leurs besoins en l’absence d’une offre de gîtes naturels suffisante. Le suivi consiste donc tout simplement à compter le nombre d’adultes et de jeunes le plus rapidement possible afin de limiter le dérangement de la colonie. L’église de Saint-Sornin-Leulac fait partie des gîtes de reproduction suivis chaque été par le Conservatoire et le Groupe Mammalogique et Herpétologique du Limousin (GMHL). Elle abrite une colonie importante de Grand Murin (Myotis myotis) d’environ 200 individus ces dernières années mais qui a déjà atteint les 800 individus ! Vous pouvez suivre les actualités liées à la colonie ici.
En hiver, c’est au tour des gîtes d’hibernation d’être suivis. Ces gîtes peuvent regrouper plusieurs espèces qui viennent y trouver les conditions idéales pour passer la mauvaise saison en léthargie en comptant sur les réserves de graisse accumulées au cours de l’automne. Les caves, souterrains, anciennes mines et autres cavités réunissent les conditions de température et d’humidité nécessaires pour cette période de profond sommeil particulièrement sensible du cycle de vie des chauves-souris. En effet, le dérangement répété de ces animaux en hiver est fatal. Le suivi consiste également à dénombrer les individus par espèce présente dans le gîte tout en prenant des précautions pour limiter encore plus le dérangement. Plusieurs petits sites dispersés en Creuse et en Haute-Vienne le long de la Gartempe sont suivis chaque année.
Suivi des populations de Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata)
Depuis 2020, les sites présents sur les communes de Folles, Rancon et Le Grand-Bourg, bénéficient d’un suivi approfondi par Capture-Marquage-Recapture (CMR) réalisé par le GMHL, dans le cadre d’un appel à projet financé par la DREAL Nouvelle-Aquitaine. Ce suivi consiste à capturer puis à photographier le ventre jaune tacheté de noir de chaque crapaud.
En effet, la couleur et les motifs ventraux sont propres à chaque individu. Les images sont ensuite analysées par un logiciel de photo-interprétation capable d’identifier les individus et de déterminer ceux ayant déjà été capturés lors de précédentes sessions. Les données statistiques qui résultent de ces suivis permettent ensuite de suivre la dynamique de cette population dans le temps et dans l’espace.
Suivi des bivalves d’eau douce
La Moule perlière (Margaritifera margaritifera) et la Mulette épaisse (Unio crassus) font régulièrement l’objet de prospections par l’association Limousin Nature Environnement (LNE). Ces prospections à vue consistent à observer le fond de la rivière à l’aide d’un bathyscope afin de repérer ces bivalves d’intérêt communautaire.
Ces prospections font suite aux résultats des recherches par ADN environnemental (ADNe) réalisés dans les cours d’eau du site Natura 2000 permettant de détecter ainsi la présence des espèces ciblées par recherche des traces d’ADN qu’elles libèrent dans l’eau. Cette étude préliminaire à permis de concentrer les prospections à vue sur les tronçons de cours d’eau positifs à l’ADNe.